Qui veut vraiment d'une solution ?

La guerre entre Israël et les Palestiniens dure depuis 1947, date à laquelle l’armée israélienne détruisit plusieurs centaines de villages et contraignit à l’exode vers le Liban, la Jordanie, la Syrie, par la menace, la plupart des Palestiniens. Lesquels sont aujourd’hui 3,7 millions à demander de revenir sur leur terre.

palestine

La situation créée n’a pu qu’empirer lorsqu’à la suite de sa BlitzKrieg de 1967, l’Etat israélien occupa la rive ouest du Jourdain, incluant d’un coup tout Jérusalem dans ses « frontières ». Une résolution, portant le numéro 242, fut votée le 22 Novembre 1967 par l’Organisation des Nations Unies, demandant le « retrait des troupes israéliennes de tous les territoires occupés lors du récent conflit ». Ce texte attend encore d’être appliqué.

La carte des implantations juives dans les territoires épousent étrangement la carte des zones phréatiques les plus facilement exploitables. Le « mouchoir de poche » de Gaza comme les territoires de la rive ouest du Jourdain n’ont d’autre équivalent historique que les bantoustans d’Afrique du Sud : aucune continuité territoriale, des checks-points tous les trois kilomètres, des quartiers et des zones très facilement encerclées et occupées par l’armée israélienne en cas de problème, bientôt 200000 Israéliens implantés dans les colonies (ils n’étaient « que » 50000 en 1985, 100000 lors des Accords de Madrid en 1991, le chiffre ne cesse de croître) face à 1,85 millions de Palestiniens. Depuis il y a eu les accords d’Oslo, en septembre 1993, comme une conséquence collatérale de la Guerre du Golfe et dont le slogan fut : « la paix contre les territoires » Mais était-ce vraiment plus que de la simple propagande ? C’était aussi un leurre…

L’Intifada d’Al Aqsa a dépassé le chiffre d’un millier de morts. Et contrairement aux autres conflits dans lesquels Israël a été engagé depuis sa création, il subit aussi des pertes humaines importantes.

Qu’est ce qui fait bouger les adolescents palestiniens ? Le désespoir, plus encore que la haine. Désespoir du manque d’école, qui sont fermées dès que ça tiraille. Désespoir du manque d’horizon : un mur, des barbelés et des miradors. Désespoir du chômage : Israël est le premier employeur, à des conditions draconiennes et dans une méfiance absolue à l’égard de ses travailleurs émigrés et terroristes potentiels.

De méchantes langues disent que les propositions d’Ehoud Barak à Yasser Arafat lors du dernier Camp David sous l’égide de Bill Clinton étaient les meilleures qui aient été jamais faites aux Palestiniens. Elles oubliaient juste de restituer certaines portions des territoires palestiniens, coinçaient sur le problème du droit au retour des réfugiés, et n’auraient certainement pas été appliquées par un autre qu’Ehoud Barak tout seul.

La situation ne peut plus évoluer par elle-même. La somme de rancoeurs, de haines et de peur accumulées depuis 33 ans (l’invasion de la Judée Samarie) les sur-enchères dans Eretz Israël ou dans l’Intifada, guerre sainte de libération nationale, font qu’aujourd’hui les relations entre les peuples israélien et palestinien sont dans une impasse totale. Seul un acteur extérieur résolu pourrait imposer un règlement juste et équitable : un règlement qui commencerait par la résolution 242.

Des différents acteurs possibles, les Etats-Unis sont les mieux placés. Ils y ont désormais un intérêt direct. Avant le 11 Septembre, c’était exactement l’inverse : leur intérêt était de souffler sur le conflit comme sur des braises afin qu’aucune puissance économique ne puisse émerger dans une région ouverte au pillage de leurs grandes compagnies pétrolières.

Leur intérêt n’est pas de se faire aimer, quelle absurdité ! Mais de ne pas désespérer Gaza et Jéricho, pour paraphraser le géronte psycho-rigide de St-Germain des Prés. Car en désespérant encore plus qu’ils ne le sont les terroristes en herbe des bantoustans palestiniens, c’est autant de chair à bombinette facile et manipulable pour les réseaux islamistes. Lesquels ont désormais établi des réseaux transatlantiques.

Israël reçoit tous les ans 3 milliards de dollars d’aide de la part des Etats-Unis. Ce qui, cumulé depuis 1949 avec des hauts et des bas, fait 74 milliards de dollars. Ou 134 milliards si l’on compte les intérêts cumulés. Aucune économie au monde n’est autant assistée que l’économie israélienne. Le gouvernement américain possède un moyen de pression évident sur Israël. A Monsieur Doublevé de jouer et de montrer sa vraie sincérité. Il y va de la survie des Etats-Unis…