Youpi ! Un con de plus derrière les barreaux : Ratko Mladic, le boucher de Srebrenica, vient d’être arrêté, en Serbie et par des Serbes. Le président Tadić a confirmé l’identité du prisonnier. Capturé vivant, incroyable…
Ratko va rejoindre son poteau Radovan à la prison de Scheveningen. Et il n’en restera plus qu’un seul à attraper sur la liste que les Occidentaux avaient établie après Dayton : Goran Hadžić, l’ancien président de la République des Serbes de la Krajina.
Quasi-concomitance des événements, il est impossible de ne pas faire une petite comparaison entre le succès des services secrets serbes et l’arrestation « ratée » d’Oussama Ben Laden. Quelques différences qui, pour une fois, sont à l’avantage des Européens :
– la bonne volonté et le haut niveau de coopération que le Tribunal pénal de La Haye a réussi à obtenir de la part de la Serbie, en leur faisant juste miroiter la possibilité d’une adhésion à l’Union européenne, les Etats-Unis n’ont jamais pu l’obtenir des Pakistanais, malgré les millions de dollars qu’ils déversent chaque année sur le pays et sur les militaires au titre de leurs accords de défense.
– contrairement aux Etats-Unis qui ont suspendu l’habeas corpus et accepté l’usage de la torture, les Européens n’ont pas eu à se salir les mains pour obtenir une information. On ne compte plus le nombre de tentatives avortées et d’échecs dans la traque des plus coriaces d’entre les criminels de guerre, mais celle-ci a été menée d’une manière militaire et policière propres.
– il n’a pas été utile d’abattre le prisonnier pour rendre la justice. Même si je pense que Ratko Mladic vaut largement les sept grammes de plomb qu’Oussama Ben Laden s’est ramassé – à l’un Srebrenica, à l’autre le World Trade Center – il est prisonnier et sera jugé. La peine de mort est exclue des peines possibles de par les statuts même du Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie. Qu’il eut été dommage de fermer sans avoir réussi à juger le « boucher de Srebrenica ».
– la Serbie a désormais rejoint le camp des démocraties, pas le Pakistan et encore moins l’Afghanistan. L’avenir de ces deux derniers pays est préoccupant, une fois les Occidentaux partis. Tout n’est pas rose (loin s’en faut !) en Bosnie où les institutions dictées par Dayton ne fonctionnent pas. Mais les massacres qui y ont eu lieu peuvent s’apaiser, car les responsables des guerres des Balkans ont été désignés et les meneurs ont été jugés.