Dissémination des OGM, expansion de la connerie

Les organismes génétiquement modifiés polluent désormais toute la planète. Soutenues en sous-main par quelques groupes de l’agro-alimentaire mondial et sans qu’aucune instance démocratiquement élue nationale ou internationale ait pu en débattre, subrepticement, « à l’insu de notre plein gré » comme disent d’aucuns, les techniques de manipulation du code ADN se sont diffusées, passant du stade d’expériences confinées en laboratoire à celui de production à grande échelle et en plein champ.

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Les rats des expériences de M. Séralini

Les méfaits et les risques liés aux O.G.M sont aujourd’hui connus de tous.

Risque sanitaire : les O.G.M ne sont pas la poursuite de la sélection agricole, comme un sombre crétin (M. de Lumley, professeur du Muséum d’Histoire Naturelle) vendu aux intérêts de Monsanto veut nous le faire croire par un pseudo-livre blanc. Les O.G.M n’ont rien à voir avec de simples croisements : il s’agit pour l’homme de s’affranchir de la barrière des espèces. Celle-ci a semble-t-il été franchie par le prion de l’encéphalopathite spongiforme bovine (ESB) passant du bœuf à l’homme. Sans doute ne devrait-on pas accroître les risques de nouvelles transgressions. La notion d’espèce disparaît dans cette ingénierie folamour.

 Autre risque sanitaire : l’utilisation de gènes marqueurs résistants aux antibiotiques, notamment l’ampicilline introduite par la firme Novartis dans son maïs transgénique, accroît le risque d’inefficacité de ces antibiotiques sur l’humain. Rappelons que les maladies nosocomiales contractées en milieu hospitalier et résistantes à tout traitement tuent 10000 personnes en France par an.

Risque économique : bonne nouvelle, un herbicide total peut être utilisé sur certains O.G.M sans que ceux-ci en souffre puisqu’un gène les rendant tolérant à cet herbicide a été introduit dans la plante. Mauvaise nouvelle: il faudra acheter cet herbicide. Chez le fabricant de cet O.G.M, Monsanto lui-même. Ca c’est faire du profit! Pour une concentration économique accrue, faites confiance aux Américains.

Risque écologique : le gène de résistance au Roundup implanté dans un colza transgénique par Monsanto s’est transmis à la ravenelle, qui est une mauvaise herbe de la même famille que le colza. Ce transfert de gènes constitue donc une pollution irréversible.

Risque social : les paysans meurent déjà, assassinés par les dettes qu’ils contractent auprès du Crédit Patates pour se sur-équiper ou par les règlements européens qui les contraignent à la mise en jachère de leurs terres. Les O.G.M en ferait des O.S des molécules nutritives ou pharmaceutiques.

Quels choix restent-ils ? Pratiquement aucun. Peut-être les consommateurs se verront-ils finalement octroyés dans sa magnanimité par le Grand Eurocrate un étiquetage signalant la présence éventuelle d’OGM, même à moins de 1% qui est le seuil de tolérance que Ses directives ont fixé. Depuis le 10 avril 2000, la mention « issu d’OGM » est obligatoire lorsqu’un produit contient plus de 1% d’O.G.M. Mais si il en contient moins de 1%, la loi considère cette contamination comme fortuite.

Mais si on les jettent par la fenêtre, les O.G.M ne manqueront pas de rentrer par une des portes laissées entre-ouvertes à la plus grande satisfaction des mercantis de l’agro-alimentaire, qu’il s’agisse de l’alimentation des bestiaux à viande (comme si l’affaire ESB n’avait pas suffi) et des bêtes qui produisent lait, beurre, fromage, œufs, ou qu’il s’agisse d’importation de viande sous couvert de liberté de circulation des biens (la seule liberté qui préoccupe vraiment l’Organisation Mondiale du Commerce… vous avez dit liberté d’opinion ?).

Il ne reste donc plus que l’option d’un boycott, définitif et total, de tous les produits comportant des O.G.M même à l’état de traces identifiées par les labos d’associations indépendantes de consommateurs. En plus de quoi, le Conotron participe avec Greenpeace à la campagne exigeant l’étiquetage de tous les produits d’origine animale dont la bête a été nourrie par O.G.M. Puisqu’il est impossible de faire valoir un principe de précaution contre les intérêts des groupes agro-alimentaires, cherchons des solutions pragmatiques et obtenons une contre-mesure simple et efficace: l’étiquette.

Que l’on puisse au moins s’exprimer avec ses pieds, en fuyant, à défaut de s’exprimer par un bulletin de vote.