Aujourd’hui, l’islam a à faire face à une double-attaque. A droite, celle d’un repli identitaire (les « même si ») émanant de tous les crispés du bulbe ; à gauche, celle menée au nom de la laïcité et de l’anti-religion.
Pour ce qui me concerne et bien que je ne me sente pas vraiment de droite, « même si » ça me fait chier de voir des femmes en foulard faire leurs courses au supermarché (mais pourquoi celui-ci a-t-il créé un rayon hallal, aussi ?) ; même si croiser les barbus en robe longue et bonnet de nuit me gonfle profondément (je sais bien que ceux-là rigolent quand ils se brûlent) ; même si ca m’emmerde de me dire que j’habite (peut-être) un quartier en majorité peuplé de familles musulmanes (les uns, algériens, les autres, maliens ou comoriens, etc) ; même si je sais que l’émigration vers l’Europe est une immigration de la misère et que ce n’est pas l’élite et l’intelligence mais une certaine « (chient)lie sociale » que l’Occcident draine ; même si je pense que les incivilités, routières notamment mais aussi de voisinage, sont le fait d’un manque certain de savoir-vivre en commun ; même si j’ai souvent mal à ma langue française quand elle est syntaxiquement massacrée par certains inculturés ; même si les mosquées en béton doré font architecturalement tâche dans le paysage et que je sais qu’il vaut mieux ça et une prière à laquelle sont infiltrés/invités les RG plutôt qu’un prédicateur fou au fond d’un garage surpeuplé ; même si je sais tout cela, je constate avec colère que l’islam tend à devenir la cible des bouffeurs de curé laïcards et méchants.
Parce que : 1) il n’y a plus de vraiment de curé 2) que ceux-ci bandent mous depuis qu’ils sont sous bromure pour calmer leurs ardeurs pédophiles ou/et 3) qu’ils font la sourde oreille (quoi, distribution de topinambours ?).
Les progressistes et les humanistes se rabattent désormais sur les musulmans. Faute de grives. Bien sûr l’islam est en retard d’un train, voire deux ou trois, en matière de modernité. Bien sûr, l’islam n’a aucune idée neuve en tant que force politico-religieuse face à une urbanisation sans plan, à une démographie sans contrôle des naissances, à l’épuisement des ressources notamment leur pétrole, au réchauffement climatique, à la souffrance en tant que condition humaine. Les réponses de l’islam à toutes ces questions est très similaire à celles que faisaient l’église catholique à nos grands-parents : « La vie n’est qu’une vallée de larmes… » Et l’islam est à ce titre la principale figure du nihilisme contemporain [nihilisme : tout ce qui s’oppose à la joie de vivre et à la volonté de puissance, cf Nietzsche].
Mais à la fin, aidons-le, cet islam, à faire sa révolution culturelle : laissons-le bouillir/pourrir tranquille à petit feu dans le grand chaudron de la société de consommation.