Le Paon se trouva un jour
A dîner avec l’Autruche
Pour parler des actions de basse-cour.
– On dit, le Paon , que tu dépenses beaucoup en fanfreluches…
– Serais-tu assez hardie pour les voir ?
Toi qui passes la plupart de ton temps
A l’abri du soleil , immobile et roide .
– Comme cela, je garde la tête froide.
Pour impressionner l’Autruche, le Paon exécuta une superbe roue
De telle sorte qu’elle se sentit vilaine comme un pou.
Et pour couronner le tout
Le Paon convia ses camarades au festin
Si bien que l’Autruche comprît qu’elle n’aurait bientôt plus rien.
Le Paon n’étant pas le seul coquin à croquer du grain.
Alors elle attendit dans son trou que se repaissent les volatiles
Sans oublier d’avoir quelques pensées subtiles autant que viles.
C’est ainsi qu’au sortir de leur sieste vespérale, le Paon et ses camarades
Virent qu’ils avaient perdu leurs attributs virils .
– Vous m’avez prise pour une bite , leur dit l’Autruche , j’ai donc becqté vos mortes couilles !
L’ire du Paon fut terrible :
– Pauvre poule ! Je te ferai débusquer partout et par tous mes comités , nulle part tu ne pourras te cacher , jamais ne trouveras la paix !
– Bas les masques ! Ta roue est de soie mais tes paroles et tes pensées sont d’acier.
Je m’en vais par les bois et les prés ,
Cours après moi si tu peux m’attraper !
Moralité :
Rien ne sert de vouloir trop briller,
Quand il suffit de rester éveillé .