Cet article pourrait être l’ébauche d’un petit “Manuel du Savoir Survivre parmi les Cons”.
Tous les jours (ne serait-ce le plus souvent qu’au bureau ou sur la route) nous autres, êtres d’exception, sommes confrontés à une dure réalité: la connerie humaine. Partout, tout autour de nous. Depuis notre chef, qui se vante de n’avoir jamais passé que des concours de circonstance, jusqu’à nos collaborateurs, qui pètent un plomb ou coulent une bielle, en passant par nos collègues, qui jouent au con pour ne pas avoir à porter le chapeau que tout le monde trouve leur aller à merveille! Voici un petit Manuel de Survie, en quelques proverbes commentés. Ah, la vieille sagesse populaire! Elle est à peu près aussi ancienne que la connerie, tiens d’ailleurs. Mais c’est encore un bon antidote, non?
Il ne faut pas faire boire les ânes qui n’ont pas soif: c’est un grand principe de management humain qui n’est malheureusement plus enseigné, ni en Programmation Neuro-Linguistique, ni en Management Participatif. Qui lui ont préféré la notion vague et dangeureuse de “contrat de service” par exemple. Alors que le “Principe de l’Âne” est universel, qu’il ne souffre aucune exception. S’il n’y a pas de besoin, il ne saurait par exemple y avoir nécessité à informatiser un service. Car sinon vous risquer de buter sur la plus grande force existante dans l’Univers, la force d’inertie. Contre celle-là, rien à faire.
Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre: c’est la suite du précédent, avec cependant une nuance. L’initiative ne vous appartient même plus. Vous aurez beau tempêter, crier, pleurer vos crédits, vos effectis, votre matos, ce sera peau de balle et balai de crin. Donc, ne vous énervez pas. Allez vendre tout simplement vos compétences ailleurs. Plus chères, bien sûr. Enfin leur juste prix, quoi! En faisant savoir à tout le monde que vous rédigez un rapport ultra-confidentiel, mais que si tu es sage, je t’en fais une copie, tu la gardes pour toi, promis, craché, etc.Un vrai coup de pied de mule du Pape.
C’est moi qui pète, c’est lui qui pue: c’est paraît-il ce que Georges Clémenceau aurait dit d’un de ses ministres lorsqu’il était Président du Conseil. C’est un autre principe qu’on apprend lorsqu’on vient de la campagne ou du Loft, mais que les Zécoles oublient d’enseigner. Faire bien attention à ce que ça ne vous arrive pas à vous. De puer, s’entend. Pour refiler la patate chaude, c’est assez facile, il suffit de nommer un Comité de Pilotage ou une cagade semblable lorsque vous sentez que le bâton devient merdeux et possède une fâcheuse tendance à vous rester collé dans la main. Une variante, encore plus forte, c’est de glaner la gloire des projets qui réussissent, et de faire porter la responsabilité de ceux qui foirent sur un autre. Mais ça finit mal, en général.
Gros pneus, p’tite queue: Comment faire face à la connerie sur la route? En dehors du bureau, c’est quand même là qu’il y en a le plus. Surtout à l’heure de sortie desdits bureaux. Etonnant, non? Alors pour ne pas se prendre le chou avec eux, laissez les vous dépasser à donf'(même dans un virage ou en haut d’une côte, mais soyez prêt à donner le coup de volant qui tue, ce serait trop bête que ce con en réchappe), dé-stressez vous en faisant des appels de phare à ceux d’en face, comme s’il y avait des chaussettes à clous plein les bosquets. Même si c’est pour de faux. Et comptez dans votre rétro, la proportion de ceux qui ralentissent. Ca marche à tous les coups.
Le poisson pourrit par la tête: C’est un proverbe chinois, ou présenté tel. C’est pour vous aider à surtout ne pas vous faire d’illusion. La hiérarchie est elle-même (qui a dit d’abord elle) vérolée. Je vous parle d’expérience. Vous croyez vous confier à un ami, c’est à votre pire ennemi que vous venez de faire les confidences propres à faire le plus de mal autour de vous, parmi vos véritables alliés. Variante de ce proverbe chinois, une autre sentence chinoise (du Petit Livre Rouge, cette fois): “il ne faut compter que sur ses propres forces”. La confiance aux chefs doit être mesurée. Surtout qu’ils n’attendront pas pour vous faire le coup du: “C’est qui qu’a pêté?”