A l’approche de Noël, la grève dans les transports publics contre la nouvelle réforme des retraites, la troisième en 20 ans, se poursuit plus ou moins intensément. « Retraites amères pour les classes populaires » écrivent Guillaume Duval et Daniel Goldenberg dans « Libération » du vendredi 19 décembre.
Même si la France est désorganisée, même si les gens peinent à se déplacer, ça ne passe pas. Cette réforme est anxiogène. Pour ceux qui ont plus de 50 ans et qui ont perdu leur boulot , qui ont du mal à en retrouver un autre ; pour les 20/25 ans qui travaillent déjà, payés au SMIC, 1500 euros nets mensuel en moyenne, et qui devront travailler jusqu’à plus de 64 ans quelle que soit la nature de leur travail. Car, le nouveau système de retraites qui dans sa terminologie se veut universel et se présente gentiment comme plus égalitaire ( plus égalitaire, tu meurs!) ne fait pas de détail. En réalité, c’est plutôt méchant.
On aligne tout le monde sur les mêmes points. Et on ne discute pas. Curieux, cet égalitarisme quasi communiste ( de type stalinien) de la part d’un gouvernement libéral et se voulant démocratique, non ?
Anxiogène aussi, cette réforme, pour les étudiants qui doivent étudier toujours plus longtemps, donc travailler plus tard. Anxiogène pour leurs parents qui les aident en leur donnant de l’argent, quand ils le peuvent. Le pourront-ils encore avec cette réforme ? Combien de temps ? Parce que chacun voit bien ou le devine : cette réforme est un appauvrissement.
Un appauvrissement pour les profs et autres catégories de fonctionnaires qui reçoivent peu de primes, pour les ouvrières, les ouvriers, les employé(e)s, les techniciennes, techniciens, les contractuel(le)s dans les services publics. Tous verront leur retraite amputée du fait que la règle actuelle des meilleures années ne permettra plus d’effacer les années de galères, de chômage, pour le calcul du niveau de leurs pensions.
A la place la retraite par points.
En fait, un gros poing dans la figure des femmes et des hommes des classes populaires et des classes moyennes.
« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » (Jean de la Fontaine, Les Animaux malades de la Peste, fable 1 , livre VII.)
Professeur Mottro,
21 décembre 2019.