( dans 1 mois,le dé-confinement, a dit le Président, hier soir à la télévision)
Dans son « Histoire de l’Education », l’historien, sociologue, Antoine Prost dit toute l’importance, l’attention, l’estime et la considération qu’il convient d’apporter aux premiers apprentissages, ceux qui s’effectuent dans l’enfance et la petite enfance.
Or, remarque l’historien, l’estime que le système éducatif, les politiques et les administratifs qui l’organisent, accordent aux enseignants-éducateurs est inversement proportionnelle à leur importance, à leur utilité pédagogique et sociale.
Ainsi, on considère davantage un professeur d’université qu’un professeur de lycée, lui-même davantage considéré qu’un professeur de collège, davantage considéré qu’un instituteur ( à présent nommé professeur des écoles…), au dernier échelon de la considération, exerçant d’ailleurs dans ce que l’institution nomme le « premier degré ». Laissons dans la marge le professeur de L.P. ( lycée professionnel), anciennement professeur de C.E.T. ( collège d’enseignement technique) où souvenez-vous- en, aucun d’entre nous, anciens élèves de l’Education Nationale, ne voulions être obligés d’aller car le C.E.T. c’était la poubelle pour les « retardés intellectuels », autrement dit, pour les « manuels » (sic!).
A l’heure du proche dé-confinement, les choses n’ont guère changé. Pire ! Elles apparaissent dans toute leur hypocrisie. En particulier, hier, à travers le « beau » discours du Roi-Président, Hypocrite Premier. L’annonce est faite avec la bienséance, la politesse, la componction mélangées d’une touche d’émotion (léger tremblement dans la voix, parfois.). D’ici un mois, le déconfinement commencera, en priorité, par ordre d’importance pour la société, par les écoles, puis les collèges, enfin, peut-être, les lycées. Les universités, elles, resteront fermées.
Reste à savoir si les enseignants qui accompagneront ce dé-confinement seront considérés avec la même et proportionnelle importance par les politiques qui l’ordonnent et les administratifs qui l’organisent.
Nous n’y croyons plus.
Hypocrite Premier, ce n’est pas tout à fait de sa faute s’il se trouve ici, à cette place et à cet endroit à ce moment particulier de l’histoire, cristallise l’acmé de tous les « beaux » discours que nous servent et nous ont servis nos monarques -président depuis le temps !
Rappelons, pour conclure que le mot « hypocrite » vient du grec qui littéralement signifie « qui parle sous le masque ». Alors, ironie de l’histoire, le monarque-président annonçait, hier soir, très sérieusement, presque naïvement (?), que nous (ses sujets) aurions au plus vite « des masques grand-public ».
Mieux vaut en rire !