Hier, un professeur d’histoire d’un collège de Seine Saint Denis s’est fait égorgé par un islamiste parce qu’il avait donné à lire « Charlie » à ses élèves, qu’il leur avait montré des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Certains élèves se sont empressés de cafter le cours du prof à leurs parents qui n’ont pas tardé à crier au scandale sur les réseaux sociaux. Ils n’avaient pas remarqué que des caricatures du dernier Charlie montrent aussi un gros curé avec la tronche du cardinal Barbarin en train de soulever sa soutane et d’exhiber ses couilles à deux enfants de choeur hilares. Ils auraient pu voir aussi dans un autre Charlie, une caricature de Frank Zappa en train de se faire sucer par une princesse juive : « Lonely inside well, she can swallow my pride » ( « Jewish princess »)
Nous sommes donc arrivés au point de basculement. Les faits montrent que l’Islam, en France, menace la liberté d’expression. En effet, ce n’est ni un catholique intégriste, ni un juif ultraorthodoxe qui a buté le prof d’histoire. Cet assassinat arrive à point, une semaine après le discours du Président sur le séparatisme dont le projet de loi a déjà changé de nom puisqu’il ne s’appellera plus « projet de loi contre le séparatisme », séparatisme qui vise clairement et sans hypocrisie les dérives liberticides et meurtrières de l’Islam, mais : « projet visant à renforcer la laïcité et conforter les principes républicains. »
Comme c’est mignon !
Cela va bien dans le sens de la rhétorique de nombreux politiques, élus locaux, journalistes, intellectuels qui euphémisent à tout va quand on attire leur attention sur les dérives de l’Islam : « faut pas exagérer, ne généralisons pas, n’aggravons pas la situation ».
Répondre ainsi, c’est avoir la mémoire courte ou plus de mémoire du tout, c’est oublier qu’après l’attentat islamiste contre Charlie en janvier 2015, des millions de personnes sont descendues dans les rues, en France, pour clamer « JE SUIS CHARLIE », c’est oublier qu’une bonne dizaine de Chefs d’État du monde s’étaient déplacés pour participer à une grande manif au côté du Président Hollande.
Enfin, c’est refuser de voir, qu’en ce moment même, depuis bientôt un mois se déroule, à Paris, le procès des attentats de Charlie et de l’Hyper-Casher, le procès de ceux qui ont fourni les armes aux djihadistes et contribué à la logistique des assassinats.
Qui en parle de ce procès ?
Aucun média, à part Charlie.
Il y a bien eu un article par ci, un par là, dans le « Canard », le « Nouvel Obs », deux minutes aux infos télévisées. Rien de plus, rien de trop. « Parle plus bas car on pourrait bien nous entendre » disait la chanson du film de Coppola sur la mafia, « le Parrain ».
Dans son dernier « Edito » de Charlie, Riss écrit : « Beaucoup trop d’élus ont pendant des années fermé les yeux sur les lois de la pègre que les truands imposaient à des quartiers entiers et ont continué de le faire quand des traditions religieuses se sont progressivement installées à leur tour. » (c’est nous qui soulignons. Il va sans dire, mais disons-le tout de même, que ces « traditions » sont celles de l’Islam.)
Le romancier Didier Daeninckx ne dit pas autre chose quand il témoigne de son dégoût et de sa lassitude dans « Banlieue Nord » quand il exprime les raisons politiques et « religieuses » qui l’ont obligées à quitter Aubervilliers où il vivait depuis trente ans avec ses convictions humanistes, son ouverture d’esprit, son sens de l’autre et de sa différence.
Alors, le meurtre au nom de l’Islam du prof d’histoire-géo, trop c’est trop !
Et ce n’est pas une minute de silence comme l’invitent à le faire certains syndicats enseignants qui par ailleurs sont les premiers à taxer d’islamophobie(sic!) ceux qui pointent du doigt les dérives islamistes, qui suffira à contrer la barbarie. C’est notre CRI , notre cri d’indignation à tous, notre attachement à la liberté d’expression.
Continuons à lire Charlie.
Professeur Mottro, 17 octobre 2020.