J’ai lu récemment dans le supplément hebdomadaire du journal “Le Monde“, un reportage de deux jeunes journalistes russes, actuellement “exilés” à Paris, sur les habitants d’une petite ville situées aux confins de la Sibérie. Le reportage montre la pauvreté et l’isolement dans lesquels vivent ces gens. Ils ne sont pas ou peu informés de ce qui se passe ailleurs. Ils ne se plaignent pas de leur situation, ne se révoltent pas. Ils sont résignés. Ils disent de Poutine, leur président, que c’est un bon président, qu’il fait ce qu’il peut. Ils aimeraient simplement qu’il leur envoie une nouvelle déneigeuse pour remplacer celle qui est en panne depuis plusieurs années. Ils attendent.
A l’instar des habitants de cette ville sibérienne, la plupart des Russes sont ignorants et pauvres, vivant avec moins de 200 euros par mois. On pourrait dire que ce sont de “pauvres gens”. En Russie, il n’y a pas que les “Oligarques” ni les bourgeois des grandes agglomérations que nous voyons à la télévision, en France.
J’ai aussi lu, dans l’éditorial du numéro 1646 du “Courrier International“, ce que la journaliste Virginie Lepetit écrit à propos d’un article extrait du magazine américain “The Atlantic”. Cet article raconte l’histoire surprenante d’une cohabitation pacifique entre une famille ukrainienne et 5 soldats russes, réfugiés ensemble dans une cave pendant 3 semaines.
Virginie Lepetit évoque le désespoir des soldats face à la réalité de la guerre et leur motivation plus pécuniaire que patriotique. Sont-ce bien Poutine et Zelinsky qui font la guerre, je veux dire physiquement, dans leur chair ? Qui sont ces soldats russes, ces mercenaires, qui pillent les villes ukrainiennes, volent dans les maisons, violent les femmes, tuent les hommes et les enfants ?
Peut-être qu’ils sont, eux aussi, de “pauvres gens” poussés par l’appât du gain, pris de folie, entraînés par la haine des “riches” Ukrainiens, même s’ils sont seulement moins pauvres qu’eux. Cette guerre en Ukraine serait-elle une guerre des pauvres contre les riches, une guerre où finalement tout le monde s’appauvrit. Une guerre de “pauvre gens” ?
Pendant ce temps, en France, nous vivons en paix. Mais, on nous avertit déjà que cette paix aura un coût, du fait “des sanctions économiques prises contre la Russie de Poutine”.
Quel sera le prix à payer ? Qui le paiera ? Ce sont toujours les “pauvres gens”.
Professeur Mottro
22 avril 2022.