En lisant “Libération” , ces derniers jours, j’ai été surpris par la qualité informationnelle et assez critique des articles de ce quotidien que je n’avais pas lu depuis longtemps. ( j’avoue que je n’arrive plus à lire ” Le Monde” et difficilement” Le Monde diplo”).
Bref, dans” Libé” de ce jeudi 12 janvier, je remarque une interview de la sociologue Dominique Méda” qui déclare: “on assiste au détricotage de l’Etat social” et ajoute qu’il y a un risque que les syndicats soient débordés par leur base parce qu’ils ne sont plus en mesure de traduire institutionnellement la colère sociale. Donc, avec les projets de lois sur la réforme des retraites et celui sur l’assurance chômage, “on ne sait pas comment cela peut finir”(sic).
je crois qu’il est à craindre des mouvements populistes de la même ampleur que ceux que nous avons vus aux Etats-Unis et au Brésil. Les Français de base sont les mêmes que les Américains ou les Brésiliens de base . Et la pensée basique ( ou magique) progresse à grand pas.
C’est d’ailleurs cette pensée basique, magique, binaire qui ignore la complexité, la critique qui anime autant les militaires russes que les militaires ukrainiens. Pour faire la guerre, être basique, c’est nécessaire!
En gros , c’est ce que dit ce vieil Edgar Morin (101 ans et demi !) dans le ” Libé” du vendredi , fidèle à sa pensée complexe. “Oui, mais….” OUI, Hitler était un vrai méchant mais les bombardements de Dresde au nom du bien et de la liberté étaient aussi des crimes de guerre. Oui, Poutine est un salaud mais que dire du héros ukrainien national socialiste Stepan Bandera? que dire de l’interdiction décrétée par le président ukrainien de ne plus parler la langue russe, de ne plus diffuser les oeuvres de Tolstoï et Dostoïevski?
Que penser de cette guerre fratricide où comme le dit Morin ” c’est la haine qui domine” comme dans les anciennes tragédies grecques. Retour de l’archaïque.
Bref, tout ça pour dire que j’ai un peu de mal à accepter la guerre sociale qui se profile en France avec ses débordements, ses destructions gratuites de l’immobilier urbain, ses dégradations de bâtiments, ses saccages de magasins, ses incendies de bagnoles, sans oublier les violences sur les personnes, les blessés et qui sait , les morts ?
Bon, reste plus qu’à m’acheter une cabane dans les bois mais comme me le dit un copain:” même au fond du bois , y aura tjrs des chasseurs pour venir te faire ch….!”
Professeur Mottro.