Après 13 ans de guerre [en décembre 2014], à travers le rapport sur les méthodes de détention et d’interrogation de la CIA, rédigé par la Commission sur l’espionnage du Sénat Américain, voici le premier constat d’échec fait par les Etats-Unis : c’est celui d’une défaite morale de grande ampleur, doublée d’une défaite militaro-policière.
Les sénateurs, en bons Américains pragmatiques, s’interrogent sur le bien-fondé de la torture, employée pour obtenir un renseignement de la part de la personne interrogée. Après 5000 pages et l’examen de toutes les affaires soi-disant résolues grâce à une information obtenue sous la torture, les enquêteurs en arrivent à la conclusion de l’inefficacité policière de la méthode.
La démonstration que la torture est inutile, est désormais faite. Mais reconnaître que les militaires américains ont torturé, n’est-ce pas pour mieux oublier qu’en 2017 :
– la prison de Guantanamo existe toujours…
– les criminels de guerre américains (puisqu’il y eut bien des donneurs d’ordre à ces pratiques) ne sont pas en prison.
– les Etats-Unis n’ont toujours pas adhéré au Tribunal pénal international.
– les drones américains tuent tous les jours en toute impunité au Yémen, en Afghanistan ou en Somalie, quelquefois des « terroristes » mais souvent surtout des civils.