L'adjectif est apparu sous la plume de Nicolas Sarkozy dès 1998 dans le Figaro : « Pour retrouver leur confiance [celle des électeurs], il nous faut à nouveau tenir un discours de droite, qui ne soit pas outrancier, mais décomplexé ». Repris en 2001, dans son livre programmatique Libre, le concept est développé à la droite extrême de l'ex-UMP. Portrait de tendances : Droite forte (Guillaume Peltier, surnommé Benito), Droite moderne (Luc Chatel, Gérard Longuet, Hervé Novelli, ex-Occident surnommé Adolf), Droite populaire (Thierry Mariani).
Ce mouvement chasse ouvertement sur les terres déjà (re)conquises par le FN (F-Haine) et Marine Le Pen, depuis 2002 et sa dédiabolisation.
Mais de quoi veut-elle se décomplexer, à la fin, notre droite nationale ? Le Diconotron est en mesure aujourd'hui de lever un coin du voile sur les sous-jacents de cette revendication idéologique. Il s'agirait d'un complexe d'infériorité, d'une flétrissure qui date de l'époque de la collaboration de Vichy avec l'occupant nazi. D'où un refus de certains élus de se revendiquer de droite auprès des électeurs.
Dès lors, l'homme politique de droite veut se décomplexer en :
- coupant enfin dans toutes ces putains d'aides sociales que l'Etat-Providence s'acharne à verser pour acheter la paix dans les cités.
- taxant les pauvres plutôt que les riches, parce que finalement ils sont bien plus nombreux et qu'en plus ils n'ont jamais eu l'idée d'ouvrir un compte à Singapour.
- précarisant tous les salariés, à commencer par les plus jeunes, histoire qu'ils comprennent bien qui est leur bon maître.
- rallonger indéfiniment la vie active, en repoussant sans cesse l'âge-limite de départ à la retraite.
- faisant flipper les professeurs, aides-soignantes, gendarmes, tous ces crétins de fonctionnaires qui nous bouffent du bon pognon public sans rien produire en échange.
- réduisant les charges et les impôts.
Et pour Nicolas Sarkozy et ses copains, mener la reconquista des électeurs partis fricotter avec l'extrême-droite. En divisant et en traitant les pauvres de fainéants.