Pépiement.
Mais aussi pensée (sic) ou message de moins de 140 caractères (la taille maxi d'un sms en 2006, c'est-à-dire à la préhistoire du oueb) envoyé via le réseau social touitteur. Il y a les suiveurs (followers) et les suivis, comme dans la chanson de Jacques Brel "Au suivant !". Mais on peut être suivi et suiveur simultanément. Il est possible d'acheter des suiveurs pour faire croire au monde entier qu'on est célèbre.
Le selfie s'accompagne souvent d'un pépiement. Mais seul wwwaaooouuhh peut passer pour un pépiement. Pas beeeuuurrrk !
Même l'ami Blaise (Pascal, bien sûr espèce de crétin !) n'aurait pas réussi à faire tenir chacune de ses Pensées dans 140 caractères. Quant à l'autre philosophe dans sa tour-bibliothèque, là, comment qu'il s'appelait déjà... ah, oui ! Montaigne, même pas le résumé de chaque essai ... Peut-être les titres ? D'où le lieu commun que certains pépiements - du fait de leur nécessaire condensation - gentiment forouardés par des follouères mal-intentionnés sont des vraies perles de la connerie de certaines personnalités politiques (mais qui se souvient de Nadine Morano ou Frédéric Lefèvre ?) ou du sho-biz. Les touites les plus forouardés proviennent tous des Etats-Unis, ce qui prouve bien la première place tenue par cette grande nation au palmarès de la connerie universelle.
L'entreprise à l'oiseau bleu n'a cependant jamais réussi à vraiment décoller et son modèle économique reste bancal. Touiteur est parfois considéré comme support de communication maîtrisée, plus souvent outil de propagande éhontée. Très bientôt, plus personne ne saura à quoi sert vraiment Touiteur.