On nous prend encore pour des cons ! Le Produit intérieur brut n’a certes jamais servi à mesurer le bonheur : effectivement les reconstructions après un tremblement de terre accroissent le Pib mais pas forcément le bonheur. Il y a donc un intérêt certain à chercher à « construire » un indicateur du bonheur.
Cela ne peut se faire qu’en agglomérant différentes grandeurs de bien-être partagées : depuis le nombre de personnes ayant accès à l’eau potable (le plus basique que l’on a oublié en Occident) jusqu’au nombre de places en crèche pour mille habitants. Remarquez tout de même que certains indices pourraient être fortement connotés culturellement. Ne serait-ce d’ailleurs que dans la course au bonheur, « the pursuit of happiness » comme l’écrivait le Bill of Rights américain, qui n’a que le sens, limité de mon point de vue, d’un classement : à quoi cela servirait d’être désigné premier de la classe, si la classe dans sa totalité va dans le mur, par exemple celui du réchauffement climatique ?
Ca me ferait une belle jambe, comme dit mon beauf !
En fait le produit intérieur brut est une donnée statistique brute : elle est la somme des valeurs ajoutées, c’est à dire de toutes les richesses créées par une économie. La valeur ajoutée créée par une économie est l’assiette de la principale ressource fiscale de l’Etat et à ce titre, je suis tranquille, elle continuera d’être calculée. Le Pib sert avant tout à mesurer les gains collectifs et la richesse commune.
Pour mieux se la partager, la grosse galette !
Ce n’est donc pas « OU » qu’il faudrait écrire dans le titre de ce billet. Mais bien « ET ». Les deux grandeurs nous sont indispensables : l’une à comparer notre situation à celles des autres pays et à relativiser ainsi notre bonheur/malheur, c’est le Bib; l’autre, le Pib, nous permet de ne pas nous faire arnaquer par une des parties de l’équation simplissime :
Production = Travail + Kapital + innovation technique