La passion du foot me désespère. Quel intérêt à regarder vingt-deux millionnaires incultes et arrogants, qui plus est exilés fiscaux, courir derrière une baballe, fabriquée par des petites mains d’enfants pakistanais ou turcs ? La vulgarité du pognon-roi s’étale sans pudeur sur tous les écrans, dans un divertissement décérébrant. Le foot est la drogue du peuple, son nouvel opium, la transcendance de la religion en moins, mais la connerie en partage. Du pain et des jeux : aujourd’hui que certains sont chômeurs ou aux minimas sociaux, qu’ils n’ont plus assez de pain, donnons-leur plus de jeux ! ça les calmera. Il s’agit bien de divertir, c’est-à-dire de tourner le regard d’un autre côté, de détourner l’attention, d’écarter. Pendant qu’ils sont devant la télé à hurler, les crétins oublient de penser.