Depuis la IIIème République jusqu'à ces dernières années, la société française demandait à son système éducatif de former de bons citoyens, bons pères de famille et occasionnellement aussi bons soldats (par bourrage de crâne). Il suffisait dès lors d'acquérir des savoirs simples : lire, écrire et compter.
Aujourd'hui les apprenants, dont on vise l'inclusion sociale, dite aussi insertion, doivent acquérir des compétences : se lever tôt le matin, s’insérer dans la collectivité de travail, coopérer sur un projet, accueillir un prospect, sourire à celui-ci (savoir-être) mais aussi : visser un boulon, débourrer une imprimante, faire un copier-coller (savoir-faire).
Alors puisque lire, écrire ou compter sont devenus obsolètes et qu'il peut même s'avérer dangereux de confier son cerveau disponible à quelqu'un d'autre que M. Zuckerberg ou M. TF1, que de plus le système éducatif persiste connement à vouloir éduquer plutôt que former et produire des salariés adaptés aux besoins de l'industrie, l'entreprise n'a d'autres choix que d'envoyer ses nouveaux recrutés, fraîchement sortis de l'école, en stage de formation. Pour y acquérir ces fameuses compétences et à l'occasion un peu de l'esprit corporate.
Occasionnellement, les compétences sont remises à niveau par des sociétés d'out-placement, à la suite de plans sociaux. Il s'agit là d'un bizness particulièrement juteux pour de nombreux petits cabinets-conseils, payés à la tâche. Un contrat égal un salarié aidé par le cabinet, ré-employé par une boîte quelconque, et tant pis si ce n'est que sur un CDD de trois mois. Tout le truc réside dans la force de conviction du conseil : quand on n'a pas ce qu'on aime, on aime ce qu'on a... Allez, lève-toi et retourne bosser, 'sspèce d'assujetti !