L'endettement est bon pour la paix sociale. Quand chaque individu n'a qu'un objectif, rembourser à sa banque le prêt qu'il a contracté pour payer ses études, acheter sa maison ou acquérir sa grosse tûûût-tomobile, il travaille en fermant sa gueule, rentre crevé chez lui, allume sa télé et dort mal. Surtout il ne fait pas la révolution et ne saute pas sa femme non plus.
Je me souviens que je jouais, gamin, au Monopoly avec un copain de classe, et qu'il gagnait toujours. Parce qu'il était systématiquement le premier à mettre des maisons et des hôtels sur ses propriétés. Normal, il tenait la banque et il s'y endettait comme il voulait, tandis qu'il mégotait toujours à mes demandes de prêt.
La dette des Etats est considérée comme néfaste à l'économie. Pour un libéral, c'est autant de bon argent qui ne va pas à l'appareil productif (i.e son usine). Mais c'est de la connerie, parce que les Etats sont comme mon copain, ils tiennent la banque. Sans compter que le critère de Maastricht de 3% d'endettement public est une caguade : on compare un flux (la dette) à un stock (le patrimoine). Autant dire des choux et des carottes...