En Allemagne entre 1946 et 2014, 3 677 enfants, en majorité des garçons âgés de moins de 13 ans, ont été victimes d’abus sexuels commis par 1 670 membres du clergé. En Pennsylvanie (Etats-Unis), 300 prêtres de six diocèses ont été mis en cause par le procureur pour abus sexuels, dans son rapport du 20 août 2018. Même si la plupart de ces viols sont prescrits par la loi, que de turpitudes ! Et l’on attend encore d’autres avalanches, toutes aussi sordides.
En Irlande, où le pape François s’est rendu fin août 2018, un scandale identique avait été révélé en 2009 touchant 46 prêtres (seulement !). Qu’il s’agisse du Chili (ou tous les évêques ont démissionnés) ou de l’Australie, de la France (Mgr Barbarin, évêque de Lyon, dans l’affaire Bernard Preynat, bientôt jugée) et maintenant de l’Allemagne ou de la Pennsylvanie, c’est partout la même histoire : des prédateurs sexuels, prêtres en position d’autorité, abusent de celle-ci et viol(ent)ent des enfants. L’entourage le sait, en réfère au supérieur des ecclésiastiques, les évêques, qui s’asseyent sur ces affaires, en changeant les intéressés d’affectation ou en les mettant à la retraite.
Un assourdissant silence devenu insupportable
La seule ligne directrice de l’institution jusqu’à présent était : le silence. Je ne peux pas comprendre que la hiérarchie catholique considère plus important de demander à un criminel de faire contrition que de vouloir réparer des atteintes aux personnes, en l’occurrence des enfants. L’église est profondément malade. En se taisant sur les crimes de salauds qu’elle protège, elle s’en est faite la complice. Pendant de longues années, le Vatican fut une association de malfaiteurs et personne n’en savait rien. L’omerta est la règle dans la maffia mais l’est aussi au sein de l’église, qui agit comme une contre-société, revendiquant ses propres procédures judiciaires (le droit canon). Pour préserver sa respectabilité mise à mal, elle a non seulement étouffé les scandales, mais de plus répondu en accusant de diffamation et de mensonge, les gens dont les prédateurs avaient brisé les vies. Alors que les évêques auraient dû être en première ligne pour aider les victimes, leurs familles, se porter partie civile dans les procès, aider aux enquêtes policières, ce fut tout le contraire.
S’il y a autant de pédophiles dans l’église catholique, c’est parce que celle-ci gère de nombreuses écoles, collèges, mouvements de jeunes, scoutisme ou autre. D’où les “Fête des familles” ou les “Journée mondiale de la jeunesse”. Mais peut-être l’Eglise devrait-elle s’intéresser un peu moins aux culottes courtes (et à ce qu’il y a dedans). Parler un peu moins aussi de sexualité (et d’homosexualité). Non pas que cela échauffe les calottes, mais simplement parce qu’elle n’est pas légitime sur ces sujets. Les raisons d’indignation dans le monde, autres que la trilogie masturbation-contraception-avortement (les “dadas” de Jean-Paul Wojtyla), ne manquent pourtant pas : les réfugiés, le réchauffement climatique, la faim, la grande misère.
Faire plus de place aux femmes dans l’église
Devant l’ampleur des scandales pédophiles à répétition, je me pose une question à tiroirs : y a-t-il plus de pédophiles dans l’église proportionnellement que dans la société elle-même ? Et si c’était le cas, que peut faire concrètement l’église pour mater ces prédateurs ? En plus de doubler la dose de bromure dans la soupe du soir ?
Comparée à d’autres religions instituées – islam, judaïsme ou protestantisme – seule la religion catholique semble touchée de façon systématique par cette perversion. Rome peut bien s’interroger sur comment arrêter le flot, mais pour cela il serait temps de se demander POURQUOI tant de névrosés chez les curés ?
N’y aurait il pas un lien avec leur célibat forcé ? Il me semble que c’est le fondement même du problème. Et en conséquence, j’entrevois deux solutions. La première, monsieur le pape, mariez les curés ! De cette façon, ils se videront les gonades régulièrement et ils seront sous caméra de surveillance (i.e bobonne) permanente. La seconde suppose que le pape aille encore un peu plus loin, mais elle est le pendant de la première : que les femmes aussi puissent être ordonnées prêtres, comme le font déjà certaines églises protestantes.