Appliquer la préférence nazionale au marché du travail serait très con !
C’est bien gentil de voter pour les racistes, mais qui va s’occuper de nos vieux dans les Ephad, leur changer les couches-culottes et leur donner la becquée ? Si le rassemblement nazional renvoie Alimatou dans son pays de naissance (bien que française par naturalisation, pour la distinguer des Français par la naissance, les “de souche”) qui sera là pour leur faire des papouilles ? Tout en étant payée avec un lance-pierre, sur des horaires surchargés et avec des trous dans l’emploi du temps qui vous flinguent toute vie de famille.
Pas les Marine et les Marion “de souche”. Qui ne sont parfois que les petits enfants ou arrière petits enfants d’Italiens (des Bardella, par exemple) Espagnols, Portuguais ou Polonais, ou même Bretons si on remonte dans l’arbre (généalogique) lesquels crevaient de faim dans leurs pays et sont arrivés en France comme maçons, mineurs, militaires ou maquereaux.
C’est le premier constat : aujourd’hui les Français d’origine étrangère sont parmi nous et travaillent. Ils occupent en moyenne un emploi sur dix (10,2%).
Cependant cette part dans l’emploi varie fortement en fonction des métiers. Ils ont tendance à se concentrer dans certaines activités : 38,8 % des employés de maison, 28,4 % des agents de gardiennage et de sécurité, 26 % des ouvriers du BTP, 22 % des cuisiniers, 19,3% des employés en hôtellerie-restauration. Sur dix immigrés qui travaillent cinq sont non qualifiés ; trois sont qualifiés et deux occupent des postes de niveau intermédiaire ou cadre.
C’est le second constat : plus les conditions du métier sont difficiles, plus forte est la probabilité que l’emploi soit occupé par un immigré plutôt que par un “de-souche”. Tous les secteurs où l’emploi est occupé par des immigrés sont des secteurs où la tension de recrutement est élevée. Les immigrés contribuent donc à tirer les salaires vers le bas, mais le dernier responable de ce phénomène, ce sont bien les patrons, faut pas déconner. Et encore heureux qu’en France un employeur ne puisse pas payer en dessous du Smig, sauf à se mettre dans l’illégalité.
Donc, troisième constat : les Français d’origine immigrée ne piquent pas le boulot des de-souche. Les de-souche ne veulent tout simplement plus le faire, ce boulot, parce que c’est vraiment trop mal payé, parce que c’est humiliant de passer la serpillière ou de nettoyer la merde des autres ou tout simplement parce qu’ils ont trouvé l’ascenceur (social) : y’a plus à gagner à devenir fonctionnaire et à manger à la table du gouvernement.
Croire qu’en renvoyant Alimatou, Marion va la remplacer pour faire le taff est une grossière erreur. L’économie n’a rien d’un système de vases communicants. Ce n’est pas une mécanique. Il va falloir la convaincre, Marion, par un salaire substantiel. Ou la contraindre, par la schlague (mot allemand) et le camp de travail.
Comme ni l’une ni l’autre de ces deux hypothèse n’est réaliste, en renvoyant Alimatou, les nazionalistes exacerberont les tensions déjà existantes, créeront vraisemblablement des trous noirs dans l’activité économique (le bâtiment va péricliter, le tourisme aussi, les ephad à coup sûr), les entreprises feront de l’inflation salariale ou contourneront en créant plus d’économie au black.
Travailleurs immigrés et de-souche ne sont pas substituables. Ils n’entrent pas en concurrence pour les mêmes postes. Renvoyer les immigrés ne résolvera pas le chômage. Mais demain, rien n’arrêtant la connerie nazionale, ce seront les femmes qui serviront de variable d’ajustement. Et à qui on demandera de s’occuper de leurs jolies têtes blondes. A moins que d’ici là, on ait re-inventé les Lebensborn pour relancer la natalité.
—————–
Ce qui m’a toujours beaucoup fait rire en matière de connerie électorale, c’est de constater jusqu’à quel point un crétin peut voter contre son propre intérêt (économique, fiscal ou seulement social, de classe). Par exemple, tous ces femmes qui votent pour le RN alors qu’explicitement le programme de celui-ci prévoit qu’une fois au pouvoir, elles rentrent toutes à la maison s’occuper des gosses. De la même façon, je suis sûr que dans les immigrés ayant le droit de vote, il y en aura bien quelques uns qui vont voter pour Kev.. pardon, pour Jordan.