En grec ancien, pleonasmos signifie surabondance, exagération.
Ca vaut pour le bégaiement du tri sélectif de M. le Maire. Ou les populations civiles de certains reporters de guerre. Ou encore pour le cadeau gratuit de la publicité télé. Quant à monter en haut, descendre en bas, vérité vraie, on l'avait prévenu avant, incessamment sous peu, autrement plus, voire même, car en effet, plus pire, collaborer ensemble, la topographie des lieux, applaudir des deux mains, on n'en parlera même pas. Ni des expressions stéréotypées comme prévoir l'avenir, ma première priorité, le gîte et le couvert, le pauvre hère ou le frêle esquif.
Bien sûr, le caractère pléonastique de ces expressions peut se discuter. Par exemple : marcher à pied est-ce un pléonasme ? Non, puisque vous pourriez tout aussi bien (ce que je ne manque jamais de pratiquer de temps en temps au boulot) marcher sur la tête.
A quoi bon en rajouter dans l'usage des mots, direz-vous, sauf à vouloir accroître l'usure des mots, leur perte de sens ? Oui, mais c'est oublier que la connerie est toujours emphatique. Car le pléonasme est dans la nature, sinon pourquoi en aurait-on deux (sous-entendu : gonades. Ce qui inclut les genres masculin et féminin) ?
Voici un petit exercice de grammaire pour élèves de 4ème. Cherchez le pléonasme et séparez-le de la litote, dans la citation suivante : "Nous allons prendre des dispositions qui devraient à terme nous permettre de pouvoir envisager un éventuel infléchissement de la progression de la courbe du chômage..." in Mes 110 propositions de Nicolas Olande.