Prélèvements ou contributions ?
La Révolution française est née du refus par le Tiers Etat de supporter le plus lourd de l’effort fiscal demandé par le roi à son peuple lors des Etats Généraux. L’acte essentiel de la première Assemblée Nationale fut d’établir le consentement à l’impôt comme base de la citoyenneté et de l’adhésion contractuelle de chacun à la Nation.
Je ne comprends pas ceux qui refusent de payer leurs impôts. Même si comme tout le monde je grogne contre l’injustice de l’effort fiscal qui m’est demandé, à moi et aux autres « cochons de payeurs » des classes moyennes. Plutôt qu'aux grossiums qui dînent avec notre président.
Combien de dispositifs d'impôts ?
Sur ces 15 dernières années, le nombre d’impôts nouveaux créés par nos gouvernants est croquignolesque : sous le quinquennat de François Hollande, ce sont 28 nouvelles taxes et impôts qui ont été mises en place. Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, 31 nouveaux impôts et taxes ont été votés. Cinq nouveaux prélèvements ont été créés par Emmanuel Macron depuis son arrivée au pouvoir : nouvelle taxe sur le tabac, taxe sur les plus-values de ventes de logements HLM, prélèvement "sur le développement des industries de fabrication de papier", deux taxes "sur l'exploration d'hydrocarbures et de gîtes géothermiques".
Sans compter la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune et son remplacement par l’impôt sur la fortune immobilière (adieu la solidarité !). L’ISF a été créée en 1989 par Michel Rocard pour financer le RMI, en remplacement de l’impôt sur les grandes fortunes du premier gouvernement Mauroy.
L'impôt paye les services publics.
L'impôt, c'est ce qui nous permet de vivre en collectivité. Réduire les impôts, c’est le gimmick habituel des libéraux-conservateurs. Ils ne voient plus l'impôt que comme un "centre de coût". Et non comme "centre de profit" permettant de disposer de services publics.
Persuadez-vous bien que l'initiative privée (l'étrernel dada des libéraux) n'ira pas où vont les services publics, ils ne les remplaceront jamais. L'initiative privée vise à maximiser le profit de l'entrepreneur, elle va là où il y a un marché potentiellement florissant. Alors que la puissance publique va précisément là où il N'y a PAS de marché, parce que sa "clientèle" est trop pauvre pour être solvable.
Alors, il y a quand même une belle incohérence à demander plus de services publics, plus de trains de banlieue, plus de bus, plus de transports en commun, plus d'hôpitaux, plus d'écoles, tout en exigeant moins de taxes.
Conclusion.
La fiscalité a largement cessé d'être contributive. Nous avons tous oublié ce qu'elle sert à financer. Parce que les infrastructures, les routes, les écoles, les hôpitaux semblent aujourd'hui aller de soi. Vous tournez le robinet, vous avez de l'eau courante. Quand vous avez un peu vécu ailleurs sur cette planète - par exemple, en Afrique, comme votre serviteur - vous savez bien que tout ce qu'il y a en amont de ce robinet peut disparaître. En un claquement de doigts.