Le premier "moteur d'inférence" auquel j'ai participé vérifiait les conditions d'attribution de primes aux 50 000 agents d'une collectivité locale. Il s'agissait d'un bête programme qui faisait aussi bien de la déduction (marche avant) que de l'induction (marche arrière) entre les droits, les exclusions et le versement final, dossier par dossier. C'était en 1990.
L'intelligence artificielle est donc un machin de vieux croûtons, sans cesse remis sur le tapis par les tenants du progrès, geek ou trans-humaniste, comme par les technophobes et les luddites pour la décrier. De mon point de vue, elle n'existe pas, parce que pour l'instant l'intelligence humaine ne se mime pas. L'ordinateur n'a pas de corps - comme l'humain - et ce n'est qu'une machine à calculer à états finis. D'autant que la loi de Moore (doublement de la capacité machine tous les deux à trois ans) est devenue obsolète : désormais la capacité de calcul des machines plafonne.
En revanche, la vraie révolution qui se produira tôt ou tard, portera sur l'ordinateur lui-même. Au lieu de graver des transistors sur des puces, on assemblera ces transistors (ou neurones ? ou synapses ?). Ca s'appelle déjà "ordinateur quantique". Ce jour-là, la puissance de calcul sera véritablement rendue illimitée. Mais ce ne sera toujours que du calcul.