Ou double-lien. Ou "double-bond" en anglais. Conceptualisé par Grégory Bateson, cogniticien, au milieu du XXème siècle. Exemple : "Sois spontané !" ordonné à un enfant. Selon son concepteur, l'ordre contradictoire répété aggraverait/générerait une tendance schizophrénique chez le sujet.
En entreprise, un double-lien tel que : donner des objectifs réalistes à quelqu'un, tout en, simultanément, le priver des moyens financiers, humains, temps, etc de réaliser ceux-ci, est un double-lien. Non seulement celui-ci révèle la personnalité perverse du donneur d'ordres. Mais cette pratique constitue une forme reconnue de harcèlement moral. Il existerait même des stages pour dirigeants où l'on apprend comment rendre l'autre fou.
Illustration par le conte pour enfant (comme les aime la psychanalyse) : il était une fois, une femme qui offrit deux cravates à son mari, une bleue et une rouge. Le sous-entendu du cadeau était bien quelque chose comme je serai heureuse que tu portes mes cadeaux. Le mari n'était pas chien et voulut faire plaisir à son épouse. Alors il mit une des deux cravates, disons la rouge. Sa femme le rembarra en lui balançant je me disais bien que tu n'aimerais pas la bleue. Le mari ouvrit la bouche pour se défendre en lui faisant remarquer qu'il pouvait difficilement porter deux cravates simultanément, que la cravate bleue lui plaisait tout autant, qu'il avait choisi entre les deux arbitrairement, que son seul but était de faire plaisir à sa femme. Il ouvrit la bouche un bref instant, voulu dire un mot gentil parce que ce n'était pas le premier double-lien dans lequel sa femme le plaçait. Mais il renonça à argumenter, prit son portable et appela son avocat : il avait -enfin- décidé de divorcer.